Le commandant de police Corso est chargĂ© de lâenquĂȘte sur les meurtres similaires, particuliĂšrement odieux, de deux jeunes strip-teaseuses. GrĂące Ă une Ă©quipe performante, son enquĂȘte le mĂšne sur la trace dâun ex-taulard assassin, violeur pervers, devenu depuis un peintre reconnu. Corso le croit coupable mĂȘme si des tĂ©moins confirment les alibis du voyou et dĂ©montent lâune aprĂšs lâautre ses conclusions. Obstination stĂ©rile ? Un tout autre scĂ©nario sâimpose bientĂŽtâŠÂ   Rares sont les polars qui offrent une lecture de plus de 550 pages sans que la complexitĂ© des personnages et le nombre des rebondissements ne fassent faiblir lâintĂ©rĂȘt. Ici une Ă©conomie de moyens remarquablement maĂźtrisĂ©e par lâauteur (Congo Requiem, NB juillet-aoĂ»t 2016) dĂ©montre lâinverse. Un seul point de vue, celui dâun enquĂȘteur expĂ©rimentĂ©, implacable malgrĂ© ses Ă©checs, domine ce rĂ©cit sobre, prĂ©cis, glaçant. Des dialogues entre des personnages percutants, campĂ©s dâun simple trait de plume, animent une mĂ©canique romanesque sans faille. Corso avance malgrĂ© les piĂšges quotidiens, les contradictions de sa vie privĂ©e et la fatigue. Il nây a ni gagnant ni perdant, juste un Ă©quilibre entre lâhorreur, la manipulation sournoise, lâironie des faits et la volontĂ© fĂ©roce dâun bon professionnel qui pourtant ne cesse de se tromper. (A.Lec. et B.T.)
La terre des morts
GRANGĂ Jean-Christophe