La Terre et le Ciel

Pologne, 1934. Lors du pogrom barbare de leur petit village par des Ukrainiens, Salomon et David, douze ans, jumeaux, voient leurs parents massacrés sous leurs yeux et sont miraculeusement épargnés mais séparés. Chacun d’eux connaît un destin conforme à son caractère, Salomon en Amérique et David en France. Le premier, actif, fonceur, dont la vengeance est le principal moteur, trouve son équilibre dans une activité mafieuse, sans être un vrai méchant. L’autre, émotif, un peu rêveur, plutôt introspectif, adopté par un couple juif, vit l’Occupation en France.  Le titre à lui seul dévoile les voies divergentes suivies par ces deux frères de sensibilités si dissemblables dont Charles Lancar dresse comme à son habitude (Le vent des marchés, NB avril 2010) un portrait coloré et pas trop manichéen. Le monde des immigrés new-yorkais et les quartiers chauds de la ville sont décrits avec humour et pittoresque, la communauté italienne en particulier. L’atmosphère est bien différente dans l’univers de David, troublé par la découverte du message évangélique et qui s’accomplit dans la foi catholique. L’écriture simple et vivante est agréable.