La guerre est finie, mais la justice n’en a pas terminé avec le ferrailleur Joanovici. Il lui faut décider si cet homme, qui a su mener avec tant d’habileté sa barque pendant la guerre, est un bandit collabo, un filou milliardaire escroquant les nazis, ou un résistant sauveur, par sa fortune, de bon nombre de ses compatriotes. Condamné à la prison, il utilise le temps derrière les barreaux à tirer les ficelles de ses réseaux. Libéré, il est « exilé » à Mende où il pense couler « des jours heureux et productifs ». C’est compter sans le « petit juge de Melun » qui s’est juré d’avoir sa peau.
Le portrait de Joseph s’achève avec ce sixième tome qui clôt une série splendide. La guerre puis la Libération sont éclairées par ce personnage complexe. Autodidacte, homme d’affaires exceptionnel, madré et ambitieux aux contacts multiples, il utilise tous les moyens, même les pires, pour agrandir sa fortune. Peu sympathique, son habileté et ses faiblesses affectives retiennent l’attention tout comme la galerie pleine d’humanité des personnages qui l’entourent, soit entièrement dévoués soit en détestation totale à son égard. Mise en scène et sens du récit limpides, dessin expressif grâce à une belle ligne claire, cette saga propose des moments exceptionnels.