La tête dans les nuages

Seth et ses amis, tout juste diplômés d’une école d’art de Cincinnati, cherchent leur voie dans la vie active chacun à leur façon. Tous rêvent de trouver le succès mais empruntent des voies différentes faites de renoncements, de compromissions, de galères. Pas facile de gagner sa vie en ayant choisi de se spécialiser dans le portrait figuratif consistant à peindre des vrais gens au hasard des rencontres. Alors pourquoi ne pas se lancer dans la récupération d’encombrants, en les revendant sur Ebay aux bobos branchés fans de vintage?  Joseph Remnant livre une chronique sociale réaliste, si ce n’est autobiographique, de l’entrée dans la vie active de jeunes diplômés. Il en profite pour décrire sans concession les milieux artistiques où le talent ne suffit plus à assurer le succès qui se construit au prix de compromissions de toutes sortes : drogue, hypocrisie, fêtes branchées, mondanités, réseaux sociaux finissent par prendre le dessus sur l’art lui même. Le récit enchaîne les scènes avec rythme, sans s’enfermer dans un scénario classique conduisant vers un dénouement attendu. Le dessin en noir et blanc est plus travaillé qu’il n’y paraît au premier regard, contribuant à donner un cadre intimiste à cette chronique de la vie ordinaire des jeunes artistes. Les étudiants en art qui la liront seront avertis des risques du métier. (V.L. et A.D.)