Accidentellement amputé, Sidoine décide de partir cependant pour la guerre. C’est en civil qu’il essuie avec enthousiasme ses premiers feux. Pourtant, lorsqu’à l’attaque suivante, les fuyards sont pris à partie par les gendarmes, c’est contre eux qu’il tourne sa mitrailleuse. Cela lui vaut un passage express devant un conseil de guerre et une sentence de mort. Un peu plus tard, le capitaine Merzin, avocat dans le civil, est cité comme défenseur du sergent Galibert qui lui racontera toute l’histoire avant d’être lui aussi exécuté pour lâcheté. La paix revenue, Merzin est candidat à la députation et fait de la réhabilitation des fusillés pour l’exemple son principal thème de campagne.
Soigné, tout en évoquant parfois certaines gaucheries des images d’Épinal, le dessin prête des visages angéliques aux héros et d’abominables tronches grimaçantes aux officiers. Il se conforme ainsi à la ligne du scénario visant à démontrer la cruauté et la bassesse des généraux. Ainsi orientée, l’intrigue se déroule sans nuance et trouve un dénouement en forme de point d’orgue.