Polza a été arrêté, et deux flics l’interrogent : « qu’est-ce qui s’est passé avec Carole ? » Et Polza va peu à peu raconter ses errances tristes et violentes, avec des entractes pleins de douceur et de poésie. On y voit marcher dans la campagne, même si c’est bien difficile de vagabonder lorsqu’on pèse au bas mot 150 kg, squatter des résidences secondaires. Des balades où la déprime s’installe sauf quand passe un moineau, des statues de l’île de Pâques. Séquestré chez les dingues, ce n’est pas mieux. Enfin, après un suicide dont il réchappe de façon invraisemblable et une agression épouvantable, il retrouve un copain schizo qui vit avec sa fille, Carole.
Nous sommes embarqués dans l’esprit de cet homme, laid et lourd au-dehors et doux au-dedans, transformé par un choc, le Blast. Et la réussite de l’auteur tient en grande partie au dosage entre le dessin souvent sans parole, qui sait montrer le poids des obsessions sous lesquelles croule Polza, et les pensées et paroles d’un homme sensible, toujours remué par la beauté. Ces 200 pages arrivent à émouvoir et à toucher, même si tout cela n’est pas vraiment gai !