Edmond Rostand pointe son nez chez les bĂ©bĂ©s ! Thierry Dedieu introduit quelques passages de la fameuse tirade du nez dont les mĂ©taphores se prĂȘtent particuliĂšrement bien Ă l’illustration. Un long nez – en ombre chinoise – (c’est le choix de la collection) – et voilĂ une pĂ©-nin-sule, tranchĂ©e comme un saucisson et le couperet dĂ©bite des monosyllabes : un roc, un pic, un cap. Puis l’appendice excessif se transforme en « perchoir pour leurs petites pattes » pour trois oisillons qui s’amusent ferme Ă y sautiller ; en cas de soleil, on y plante un petit parasol « de peur que sa couleur ne se fĂąne ».La langue soutenue se joue d’elle-mĂȘme : l’imparfait du subjonctif traĂźne en « asse », le passĂ© simple marque un rythme saccadĂ© et un mot imprononçable sans entraĂźnement Ă©voque celui de Mary Poppins. Un hippocampe – incongru, que fait-il lĂ ? surprend, premier monstre avant la silhouette de Cyrano, ogre magnifique coiffĂ© d’un superbe chapeau empanachĂ©, Ă©pĂ©e au cĂŽtĂ©. L’adulte se risquera Ă cet exercice aprĂšs avoir rĂ©pĂ©tĂ© aussi souvent que nĂ©cessaire HippocampĂ©lĂ©phanto camĂ©los et mĂ©morisĂ© le texte, s’il veut utiliser l’album en kamishibai. Moi, monsieur, si j’avais un tel [livre] il faudrait sur le champ que je (le racontasse] ! (R.F.)
La tirade du nez
ROSTAND Edmond, DEDIEU Thierry