La tour

TELLKAMP Uwe

Dresde dans les dernières années de la République Démocratique Allemande, entre la mort de Brejnev en 1984 et la chute du mur de Berlin en 1989. Une famille bourgeoise y vit dans le quartier de La tour, coincée entre sa soif de résistance et les rigueurs du régime. Trois membres en sont les éléments-clés, le jeune Christian, égocentrique, ambitieux, ravagé par une période militaire dramatique ; son père, l’infidèle Richard, chirurgien-chef réputé ; son oncle, Meno, correcteur de textes, en lutte avec la censure. Autour d’eux foisonne une population qui se bat pour sa survie contre une législation anachronique, appliqué par des fonctionnaires bornés, souvent corrompus. À partir d’éléments autobiographiques et d’abondants témoignages, Uwe Tellkamp plonge dans la fin d’un régime aux étapes chaotiques où s’enchevêtrent vies personnelles, activités professionnelles et pesanteur politique. Malgré des détails fouillés à l’extrême, un vocabulaire méticuleux, le tableau n’est pas d’une clarté évidente, compliqué par la profusion des scènes et des personnages, ainsi que des variations de style qui évoquent Proust et Thomas Mann. Cette peinture s’apparente à une fresque, mais l’appréciation de ses éléments exige une lecture attentive.