Un hiver dans la campagne russe. Le docteur Garine doit apporter d’urgence des vaccins dans une lointaine contrée, ravagée par une curieuse épidémie. Faute d’équipage au relais de poste, il monte dans la carriole du livreur de pain, tirée par de minuscules chevaux. Les difficultés d’un voyage sans route ni horizon, dans la neige et le vent et des rencontres insolites – une meunière très accorte, des « vitaminovampires » trafiquants de drogue… – rapprochent les deux hommes. Quel destin les attend ?
La Russie est au coeur de ce roman comme dans toute l’oeuvre de Sorokine (Roman, NB avril 2010). Il dresse le portrait attachant et fouillé des deux héros, le bourgeois et le moujik, figures emblématiques de la littérature russe. Dans ce périple se profile l’éternelle Russie, celle d’hier et peut-être d’aujourd’hui, lancée dans une tourmente qui ne conduit nulle part. Le fantastique et le merveilleux qui surgissent ici et là et les différents registres de langues font de ce récit, par ailleurs bien sombre, un conte étrange.