Arthur s’est engagé à écrire les mémoires de sa famille, souvent perturbée par les séjours en prison de son père, faussaire génial et passionné par Shakespeare. Ses souvenirs d’enfance défilent : son attachement pour Dana, sa soeur jumelle, la séparation de leurs parents, les études et les amours, les carrières prometteuses… Lorsqu’il reçoit en héritage paternel une pièce inconnue de Shakespeare, La tragédie d’Arthur, il doute malgré les experts, les éditeurs, l’argent à venir… Arthur Phillips aime perdre ses lecteurs dans le dédale des faux-semblants (Angelica, NB juin 2009). Ici, il a pour complice William Shakespeare ! La construction est ingénieuse : une longue introduction rédigée par l’auteur – est-elle aussi vraie qu’il le prétend ? – et la pièce inédite – est-elle authentique ? L’auteur étudie en profondeur les sentiments ambivalents du fils pour le père et les liens particuliers de la gémellité. Truffé de références shakespeariennes, le roman est surtout une réflexion sur la vérité et le mensonge, sur la création et l’identité. Malgré des longueurs, drôle, très astucieux, parfois un peu savant, il embarque le lecteur sans jamais lui accorder aucune certitude.
La Tragédie d’Arthur
PHILLIPS Arthur