Truman Capote ne souhaitait pas la publication de cette oeuvre de jeunesse, inachevée selon lui, retrouvée dans une vente aux enchères et qu’il prétendait avoir jetée. Il avait probablement raison. Une très jeune fille de la bonne société new-yorkaise, dont les parents ultra conventionnels passent l’été en Europe, épouse sur un coup de tête un gardien de parking… Ironie : pendant ce temps, ignorante du drame qui se prépare, sa mère court les grands couturiers parisiens à la recherche d’éblouissantes tenues de bal pour son entrée dans le monde. Sans nul doute Truman Capote eut pu tirer de ce scénario un excellent roman : satire sociale, tiraillements et besoin de provocation d’une adolescente mal dans sa peau, fin tragique. Mais, n’ayant pas jugé bon de le publier, il n’avait pas peaufiné son manuscrit. On y retrouve certes en filigrane la patte de l’auteur de Petit déjeuner chez Tiffany, son goût pour l’analyse psychologique, mais la richesse de style qu’on lui connaît est ici exagérée, certaines tournures de phrases boursouflées. Bref, un brouillon.
La traversée de l’été
CAPOTE Truman