Gustav, la quarantaine passée, est bloqué par un énorme embouteillage sur un pont enjambant l’Hudson, au Nord de New York, avec sa mère âgée venue le chercher à l’aéroport pour aller retrouver sa famille sur le lac Gilead. Sa femme est une juive très pratiquante. Sa mère, excentrique et autoritaire, voudrait lui dicter sa conduite, tandis que, ô stupeur, il découvre le corps nu et gigantesque de son père défunt, couché dans le fleuve. Des souvenirs d’enfance, avec ce père savant, connu dans le monde entier par ses ouvrages, quasi mythique, reviennent alors. Peter Stephan Jungk, Allemand très américanisé, a vécu à Vienne, comme le narrateur, et son père est aussi un scientifique reconnu. Ce roman, plein d’humour et de fantaisie, imagine une situation tragicomique, tout à fait possible dans les mégalopoles modernes, avec en parallèle une apparition surréaliste. Son style est enlevé, simple et parfois poétique. L’admiration pour son père et la tendresse excédée pour sa mère sont bien exprimés.
La Traversée de l’Hudson
JUNGK Peter Stephan