La tresse de Jeanne

BROC Nathalie de

Les Anglais appelaient “johnnies” les Bretons qui venaient leur vendre des tresses d’oignons roses par colportage. Louis Querrien est l’un d’eux. Une grande complicité le lie à sa fille cadette Jeanne, huit ans en 1905. Louis disparaît dans un naufrage au large de Saint-Malo. Son corps n’est pas retrouvé. Jeanne est convaincue qu’il a fui une épouse acariâtre et qu’il vit en Angleterre. À seize ans, elle sacrifie sa tresse et devient “johnny” dans le but de le retrouver. Y parviendra-t-elle ?  L’auteure a réuni une bonne documentation pour évoquer un métier d’autrefois, très dur et spécifiquement breton. Son enquête entraîne le lecteur outre-Manche, à Bristol mais aussi dans des villages pittoresques et accueillants. Elle crée le portrait d’une femme énergique et attachante comme l’héroïne de La Dame des Forges (NB janvier 2006). Un forgeron au pied bot, le chef français de l’hôtel Bristol et un jeune “johnny” amoureux l’entourent d’attention. Un roman au contexte original, dépourvu de mièvrerie, d’une lecture agréable.