Alors qu’il se rend à un déjeuner familial organisé par sa mère et son beau-père, Erri, Napolitain, la bonne quarantaine, apprend que sa femme infidèle est enceinte. Le temps du repas, il replonge dans sa vie passée, revoit les années heureuses avec Matilde et l’échec de leur union, son enfance et son adolescence dans une famille recomposée, avec parents remariés, une demi-soeur du côté paternel, deux demi-frères et une « fausse » soeur, fille de son beau-père, du côté maternel. Un nouveau roman réussi de Lorenzo Marone (La tentation d’être heureux, HdN septembre 2016), plein de sève et agréable à lire. Habilement construit entre saynètes du jour et nombreux retours en arrière, le récit fait émerger, au milieu de personnages secondaires bien typés, le portrait diablement attachant d’Erri, léger et spirituel, affligé d’une mère castratrice, qui trouve son compte à jouer les ratés et les victimes, tout en s’attirant l’affection bienveillante de tous et, plus encore, celle de sa fausse soeur. Au-delà de l’histoire colorée d’une famille napolitaine qui caracole entre rires, larmes, tendresse, invectives et non-dits, sont abordés dans la même veine humoristique des sujets plus philosophiques : l’amour, le pardon, la souffrance, la perfection, le secret ou le bonheur. (L.K. et E.B.)
La tristesse a le sommeil léger
MARONE Lorenzo