Le fermier Knuchel résiste à la modernisation de son exploitation ; il refuse les machines à traire et préfère embaucher un travailleur étranger pour l’aider à l’étable. L’Espagnol Ambrosio n’est pas bien accueilli dans le village bernois, mais son patron le soutient et le soin des vaches le distrait de son exil ; il y a surtout Blösch, la flamboyante meneuse du troupeau. Les années passent. Ambrosio a quitté la ferme pour les abattoirs de la grande ville. Un jour, parmi l’arrivage de bêtes à tuer, il reconnaît Blösch… C’est le premier et jusqu’ici unique roman du Suisse Beat Sterchi, écrit en 1983 à trente-quatre ans, après un apprentissage de garçon-boucher suivi de voyages de découverte sur le continent américain ; il lui vaut la notoriété et de nombreux prix. Dans ce double récit contrasté des destins liés du vacher et de l’animal, l’auteur alterne, un chapitre sur deux, le chaud et le froid, la douceur bucolique et la cruauté industrielle, le lait et le sang. Il faut avoir le coeur bien accroché pour supporter la partie boucherie de cette somme étonnante portée par une écriture généreuse d’une grande précision descriptive. Un roman puissant, incroyablement vrai, toujours d’actualité. (T.R. et C.B.)
La Vache
STERCHI Beat