Menacée de mort par les sbires du régime des mollahs, l’héroïne quitte clandestinement l’Iran avec sa soeur. Aidées par des passeurs kurdes et une diplomate influente, elles se retrouvent enfin en Turquie après plusieurs péripéties : séjour dans un couvent chrétien, travestissements en mariée ou en mère de famille, chevauchées de la dernière chance… Quatre ans plus tard, devenue française, elle part pour Moscou étudier le russe. Son passeport disparu, la voici à nouveau en situation précaire : similitude des autocraties ! Un beau Géorgien la tire d’affaire, retour à Paris… Cependant, la nostalgie aidant, elle s’envole (difficilement) pour Téhéran et y trouve l’atmosphère ubuesque brocardée dans son premier roman, Le Cimetière de verre (NB février 2002), et une dure réalité affrontée par les femmes iraniennes avec courage et humour. Après un parcours sur les traces de sa fuite, Sorour regagne son exil parisien. Moins original, moins écrit que Le Cimetière de verre, ce roman autobiographique passe avec une légèreté parfois inattendue de la tragédie à la comédie. La juxtaposition Russie/Iran, tout aussi inattendue, est campée avec une ironie malicieuse.
La Vallée des Aigles : autobiographie d’une fuite.
KASMAÏ Sorour