Février 1986. La première page de ce petit opus est écrite à la première personne ; la première page du dernier chapitre l’est à la troisième personne. Entre les deux, l’histoire de la rencontre jusqu’à la mort d’un couple punk japonais. Suzuki raconte son arrivée à Tokyo. Devenue hôtesse de bar, actrice nue, écrivaine, elle fait la connaissance de Abe Kaoru, saxophoniste d’avant-garde à l’incroyable sonorité, objet de culte dans les milieux de jazz underground. On est très loin du charme irrésistible de La Péninsule aux vingt-quatre saisons (NB avril 2018). L’auteure s’est appropriée la vie de deux icônes, symboles de la jeunesse dissolue et de l’autodestruction. On retiendra l’expression crue d’un amour absolu, la violence des sentiments, des gestes et l’abondance de détails scabreux. On assiste à l’overdose du musicien et au suicide de celle qui est considérée comme l’une des meilleures créatrices de science-fiction. Cette danse macabre a été adaptée au cinéma sous le même titre en 1995. (A.-C.C.-M.)
La valse sans fin
INABA Mayumi