Enfant, Raphaël a décidé d’être végétarien, manifestant une réelle empathie pour les animaux. Il s’est également choisi le prénom de Jésus-qui-sauve-les bêtes. À 15 ans, cet adolescent fragile, qui souffre d’une anomalie dans la gestion de ses mouvements, séjourne dans une ferme où il est maltraité par son cousin. Il rencontre Angélina, une adolescente manouche mal aimée et solitaire. Ensemble, ils s’entendent pour délivrer les visons d’un élevage. Surpris par le propriétaire, ils s’enfuient avec le gardien, un adulte paumé qui cache un secret.
Les comportements et les sentiments des personnages sont au coeur de ce récit sur les différentes facettes de la vérité. Face à une situation douloureuse, chacun présente un aspect des faits plus ou moins vrai. Leurs moyens de défense pour soulager leurs souffrances morales sont l’affabulation chez l’adolescente en manque de père, le déni chez l’adulte qui refuse le décès de son fils, et le secours apporté aux bêtes chez l’adolescent handicapé et dépressif. Ce thème intéressant fait passer au second plan le message écologique, mais il est traité de façon excessive et caricaturale. Le texte dense à l’écriture littéraire comporte de nombreux passages en italique, parfois poétiques mais souvent hermétiques. Un happy end romanesque est au rendez-vous. Miraculeux !