En France, les quatre cinquièmes de l’électricité proviennent du nucléaire, résultat de choix présentés comme incontournables par un puissant lobby. Le nucléaire nous assurerait l’indépendance énergétique, une énergie faiblement émettrice de CO2, peu chère, ouvrant la conquête de marchés mondiaux. Mais la catastrophe japonaise a mis fin au mythe de la sécurité absolue. L’atout français devient handicap. L’indépendance est fallacieuse puisqu’il faut importer l’uranium. Le nucléaire coûte cher à l’usager et au contribuable qui paient la recherche, les erreurs de la nouvelle génération de centrales, le traitement en aval, en particulier des déchets. La collectivité assume, outre les déficits d’EDF et d’Areva, tous les risques.
Corinne Lepage ne craint pas la polémique en déclarant que le nucléaire appartient au passé. Mais son livre reste vague sur les façons d’en sortir vite. Maîtriser la consommation d’énergie ne suffit pas. Rien de très nouveau ! Quelques pistes sont suggérées : réorienter les investissements pour améliorer la sécurité des centrales et démanteler les plus anciennes, abandonner les projets pharaoniques, réduire les avantages juridiques et financiers accordés au nucléaire, développer enfin les énergies renouvelables et propres (éolienne et photovoltaïque), créatrices de nombreux emplois décentralisés dans des PME dynamiques. Et surtout, ouvrir un débat démocratique sur un sujet encore tabou.