William, professeur d’université à Londres, a donné sa démission, estimant que pour éduquer intelligemment mieux vaut apprendre à penser par soi-même plutôt qu’expliquer ce que les autres pensent. Ses ex-étudiants philosophent avec lui dans un café. Mais bientôt, l’un de ses disciples est arrêté, accusé d’avoir été corrompu par son enseignement. Convoqué devant un juge, William ne se renie pas. Léonard, son frère qui l’adore et l’admire, lui conseille de transiger, mais il refuse tout net au risque de désespérer femme, enfants et amis. Est-il vraiment responsable? Samantha Harvey enseigne l’écriture à Bath. Dans La mémoire égarée (NB avril 2011) elle superposait déjà avec brio narration et monologue intérieur. Dans ce roman philosophique les deux frères partagent leur temps entre dialogues et monologues ; malheureusement et malgré sa désarmante gentillesse, il est difficile d’adhérer à la vérité de William, de supporter son intransigeance et sa certitude d’avoir toujours raison, sauf à soupçonner quelques défaillances dans ses raisonnements et sa raison… Mais reste le talent de l’auteur à exprimer avec subtilité les méandres de la pensée de chacun.
La vérité sur William
HARVEY Samantha