La veuve Basquiat : une histoire d’amour

Dans le New York des années quatre-vingt, berceau du hip-hop et de la culture underground, Suzanne Mallouk, canadienne d’origine palestinienne, est serveuse dans un bar branché. Elle fait la connaissance de Jean-Michel Basquiat, artiste d’avant-garde reconnu dont la notoriété s’étendra au monde entier. Il entame, dans les dernières années de sa vie, une relation passionnée et agitée avec cette jeune fille qu’il appelle Vénus et qui influencera profondément son oeuvre.  Jennifer Clement (Prières pour celles qui furent volées, NB octobre 2014), poétesse et amie de Suzanne, raconte l’histoire de ce couple et de leur amour hors norme, à la fois cruel et chaotique, marqué par la violence, le sexe et la drogue. En quatre-vingt-sept chapitres dont la chronologie est arbitraire, elle retrace un pan de la vie de l’artiste à travers les écrits de sa compagne et muse. Avec des phrases incisives et percutantes, ce récit particulièrement original dans sa forme rend compte de l’état d’urgence dans lequel vivaient les deux amants, comme si la mort rôdait autour d’eux dès leur rencontre. Un ouvrage intéressant qui offre une plongée dans l’époque de ces années subversives et excessives. (C.R.-G. et J.M.)