La vie n’est pas absurde car l’amour lui donne du sens. Le problème, c’est la souffrance amoureuse, un mauvais cocktail, concentré raté de deux idées du XIXème siècle, le romantisme et le patriarcat bourgeois. Pour s’en protéger, le plus simple est de ne pas tomber dans les pièges de l’amour. On cesserait alors de faire tout un foin pour rien. L’adultère serait facilité. On vivrait enfin sans tous les passages obligés que sont la sidération et la dépression, les vaines tentatives de reconquête, les vexations de mauvais aloi, les généralisations foireuses, les espérances inutiles et les éternelles discussions. Un récit en forme de bluette, évoquant les romans-photo des années 60, s’entrecroise avec des réflexions désabusées. Souvent illustrés d’images disparates composant comme une sorte de rébus, ces passages prennent une forme didactique. Difficile de ne pas ressentir devant l’ensemble une impression de fouillis, accentuée par la diversité des styles de dessins, allant de doux crayonnés évoquant Martine aux traits rugueux à la Gotlib. (P.P. et H.T.)
La vie à deux
DE MOOR Johan, DAL Gilles