1974, Pompidou vient de mourir… Cela touche modérément Dominique, quinze ans, qui vit seule avec son père et son frère dans une banlieue résidentielle aux portes de Paris. Son principal souci est la disparition de sa mère, partie depuis un mois sans donner signe de vie. En retrait du quotidien familial, cette femme, peu maternelle, belle et hautaine, se réfugiait dans ses livres, dans le silence et le sommeil. Depuis son brusque départ, les enfants, sous l’aile protectrice et gentiment bienveillante de leur père, s’émancipent progressivement sans qu’il le perçoive. Un jour, Dominique découvre par hasard sa mère dans une manifestation pro-avortement et leurs regards se croisent…
Le deuxième livre de Virginie Mouzat, journaliste de mode, connue comme romancière grâce à Une femme sans qualités (NB janvier 2009), évoque le délicat passage de l’enfance à l’âge adulte, son incompréhension face au mal-être de sa mère, son désarroi devant la solitude, l’absence, la perte. Un court roman à l’écriture fluide et recherchée qui vibre parfois par la justesse de ses observations. Sans doute se veut-il une apologie de la période-clé du féminisme, celle des années soixante-dix, avec son lot de frustrations mais aussi ses aspirations, ses combats. Certaines femmes, maintenant grands-mères, s’y retrouveront avec, peut-être (? !), une pointe de nostalgie.