Henri Holstein, soixante ans, vĂ©gĂšte discrĂštement dans un cabinet dâaudits, en attendant la retraite. Il a deux obsessions, le bruit quâil abhorre et le baiser quâil adore⊠Le bruit Ă©tant par nature une vaste source de rĂ©criminations, il nâĂ©pargne ni les marteaux piqueurs, ni les pĂ©tarades des motos ni la prothĂšse du malheureux handicapĂ© voisin. On sourit mais cela nâapporte pas grand-chose. Heureusement pour son moral, notre hĂ©ros croise dans les couloirs une jeune stagiaire Ă la bouche pulpeuse qui rĂ©veille son fantasme : lettres enflammĂ©es et prĂ©cieuses pour sĂ©duire la belle, longues thĂ©ories sur le pouvoir Ă©minemment Ă©rotique dâun baiser bien menĂ© ; on se croirait revenu au temps de lâamour courtois⊠ HĂ©las, le siĂšcle a changĂ© et le hĂ©ros ennuie parfois avec ses vaines obsessions. Quel dommage aussi que sa langue pleine dâĂ©lĂ©gance et de souffle tombe dans le procĂ©dĂ© en pratiquant Ă lâexcĂšs lâĂ©numĂ©ration sans fin. Jean-Michel DelacomptĂ©e est Ă©crivain, universitaire, et ses prĂ©cĂ©dents romans historiques tel Je ne serai peintre que pour elle (NB janvier 2004) avaient beaucoup sĂ©duit.
La vie de bureau
DELACOMPTĂE Jean-Michel