La vie de Lillian, mode d’emploi

Lillian, Américaine cosmopolite, au bord de la soixantaine, fait le bilan de son existence : vie sexuelle, sentimentale, professionnelle. Premier flirt, voyages, famille et surtout liaisons sont évoqués dans des chapitres brefs ou plus approfondis. Dans les années soixante/soixante-dix, sa réussite professionnelle semble acquise et elle attend perpétuellement le grand amour. Elle n’a pas de chance avec les hommes : soit ils sont mariés, soit ils la déçoivent très vite. Libre, mais pas trop, intelligente, délurée, perspicace, elle pense enfin réaliser son rêve pendant douze années avec Ted, directeur de presse, lorsque tout s’effondre. Ce premier roman, édité en France avant sa parution aux États-Unis, est l’oeuvre d’une talentueuse journaliste dont les pseudo-souvenirs doux-amers alternent humour, dérision et ratiocination morose et désenchantée. Le décalage historique (Alison Jean Lester n’a qu’une quarantaine d’années) et le ton distancié compensent un peu le manque d’originalité de ce livre intimiste et du thème, rebattu, de l’analyse de soi. Auto-contemplation mélancolique, certes touchante, plutôt banale, d’une célibataire élégante, lucide, spirituelle et déprimée, globe-trotter de bonne famille. Le texte, assez superficiel, sonne pourtant souvent juste, surtout dans les portraits des multiples partenaires masculins de l’héroïne.