Kento, trentenaire au chômage, vit chez sa mère qui héberge depuis trois ans son grand-père quasi nonagénaire. Prisonnier autant du rhume des foins que des séries télévisées, il mène une vie monotone ponctuée d’entretiens d’embauche et des soins prodigués à son aïeul. Celui-ci évoquant souvent sa mort prochaine, le jeune homme imagine que réduire l’activité du vieillard hâterait sa fin. Jeune auteur japonais dont les romans ont été primés à plusieurs reprises, Hada Keisuke est traduit en français pour la première fois. Dans un court récit, il ébauche la description d’une relation froide et manipulatrice entre deux personnages. Sans prendre avis de l’intéressé, le héros narcissique, obnubilé par ses performances sexuelles et physiques, se persuade que son grand-père souhaite mourir rapidement. Si l’altruisme de cette sage disposition peut avoir un effet comique, la manipulation est si grossière qu’elle en est peu convaincante. Le sordide le dispute alors au machiavélique sans que de rares pointes d’ironie parviennent à éclaircir et dynamiser l’ensemble. Se voulant la satire d’une société japonaise cacochyme qui étrangle les plus jeunes, le roman s’enlise dans de lourdes platitudes et manque son objet. (J.D. et M.R.)
La vie du bon côté
HADA Keisuke