Après une biographie de Simone de Beauvoir (Castor de guerre, NB mars 2008), Danièle Sallenave a répondu longuement, par courriels, aux questions de la journaliste Madeleine Gobeil. Ses réponses, regroupées en chapitres thématiques, font le bilan – provisoire – d’une vie bien remplie. L’auteur parle d’abord de son enfance et de tout ce qu’elle doit à ses parents, couple exemplaire d’instituteurs d’une école de village. Puis elle évoque le lycée d’Angers, Normale Sup, le théâtre, la rencontre avec Vitez, les voyages en Italie et en Europe de l’est avant et après 1989.
Cependant le véritable sujet de ce recueil de réflexions, ce sont les livres, moins ceux qu’elle a écrits que ceux qu’elle a lus, et tout particulièrement les romans, une des « grandes inventions de l’humanité ». Elle parle des oeuvres majeures, et des autres, avec simplicité et même familiarité, car ce sont elles qui ont façonné sa personnalité et sa pensée. Elle déplore, bien sûr, la disparition possible du livre traditionnel. Sa foi dans le pouvoir de l’art est communicative, servie par une expression limpide et directe.