Tournon. Une famille décontractée de six enfants, joyeuse et soudée. Rose, vingt-deux ans, a deux frères aînés, Ferdinand et Pacôme, enseignants-chercheurs. Durant l’absence des parents, qui batifolent en Polynésie, Rose, en congé sabbatique, a la charge des trois plus jeunes : Antoine, qui travaille à l’hôpital, Camille et Gus, lycéens, tous trois d’origine colombienne et adoptés. Elle s’aperçoit qu’elle est enceinte de son ami Richard, lieutenant de police. Successivement se produisent un cambriolage, une plainte contre Antoine, deux meurtres et deux tentatives d’assassinat qui touchent de près Camille. Marin Ledun (Ils ont voulu nous civiliser, HdN décembre 2017) se régale avec cette tribu rebelle. C’est Rose, tour à tour pleine d’énergie ou effondrée, qui conte les joies et les tourments de tous, dans un style imagé, mais fort leste et peu châtié : jurons, grivoiseries et allusions sexuelles accompagnent les critiques sur les pouvoirs établis. Visiblement, la famille, à l’exemple des parents, fait avec plaisir la nique aux autorités et aux codes en vigueur. Le trop-plein de références littéraires, musicales (rock !), cinématographiques, le manque de finesse de la caricature sociale lassent. L’intrigue policière, très secondaire, n’est là que pour permettre à Rose d’exercer sa verve. C’est gai, irrévérencieux, d’un humour facile et assez répétitif. (M.F. et S.La.)
La vie en Rose

LEDUN Marin