Né en 1930, J.G. Ballard vit une enfance dorée mais solitaire dans la concession internationale de Shanghai, loin de la misère chinoise. L’occupation japonaise en 1937 et l’emprisonnement dans un camp d’internement japonais de 1943 à 1945 mettent l’adolescent en contact avec toutes sortes de violences ; il s’évade par la lecture. Rapatrié en 1945 en Angleterre, il découvre un pays gris, rigide et meurtri. Intéressé par la psychanalyse et le surréalisme, il étudie brièvement la médecine puis la littérature, exerce divers petits boulots avant de se lancer dans la science-fiction.
En Chine comme en Angleterre, J.G. Ballard a vécu en décalage avec la réalité. Il s’est toujours senti voué à prédire ou à provoquer le changement par l’écriture de science-fiction, qu’il voit comme une exploration de l’espace intérieur. Point n’est besoin d’être fin connaisseur de Ballard pour apprécier cette autobiographie vivante, écrite peu avant sa mort, qui permet de mieux situer son oeuvre. La partie la plus intéressante est sans conteste celle qui se passe à Shanghai ainsi que le regard porté sur l’Angleterre de la seconde moitié du XXe siècle par cet anticonformiste viscéral.