La vie juste à côté

Chaque étape de la journée commence par « Droit devant » : quand il faut laisser la couette et l’oreiller… « Droit devant » face au chocolat fumant et la brosse à dents. « Droit devant » sur le chemin de l’école ! C’est le sort de la petite fille en robe rouge, jusqu’au jour où elle décide de regarder juste à côté. Les nuages lui donnent l’envie de s’envoler ! Juste à côté, il y a de l’herbe sous les pavés, et le ruisseau déborde dans le caniveau… N’est-il pas bénéfique de sortir de la routine, de porter attention au monde qui nous entoure ? Tel est le postulat de cet ouvrage où les adultes,  vêtus uniformément de marron, avancent tels des automates. Refuser l’ennui des habitudes trop pesantes, pourquoi pas ? Mais se glisser dans l’imaginaire de l’auteur, se plier à un rêve qu’on n’a pas choisi fait surgir une difficulté : accepter cette opposition entre nature/liberté et ville/contrainte. La bonne intention de l’histoire fait lui rencontrer un garçon du même âge qui ne parle pas la même langue juste à côté sur le banc de l’école. Le talent de l’illustratrice se fait onirique dans la mise en image de ce « juste à côté »  envahi d’eau et de végétation aux teintes douces mais il faut bien avoir cinq ans pour y prendre plaisir.