La vie toute tracĂ©e de Maryse CondĂ©, Ă©lĂšve brillante, guadeloupĂ©enne, sort des rails quand, trĂšs jeune, elle vĂ©cut une passion pour un homme qui l’abandonna, enceinte, dans le Paris des annĂ©es cinquante. Cruellement meurtrie, elle se maria pour recouvrer sa respectabilitĂ© avec un acteur d’origine guinĂ©enne. Elle part en Afrique, alors dans le bouillonnement de l’indĂ©pendance, chercher des origines et une identitĂ©. D’abord en GuinĂ©e, puis au Ghana et au SĂ©nĂ©gal, sa vie, bientĂŽt lestĂ©e de quatre enfants, est loin d’ĂȘtre un long fleuve tranquille. Maryse CondĂ© (En attendant la montĂ©e des eaux, NB octobre 2010) entreprend de raconter son histoire au plus juste de ce qu’elle vĂ©cut, sans se donner le beau rĂŽle. Elle se construit et s’affirme en tĂątonnant, souvent dĂ©chirĂ©e entre ses amours et ses enfants. Riche en Ă©preuves, en rencontres, en lectures, sa vie mouvementĂ©e s’inscrit dans l’Ă©bullition d’une Afrique, Ă l’orĂ©e des annĂ©es soixante, pleine d’espoirs et d’idĂ©aux â dix ans plus tard, ces derniers semblent enterrĂ©s : inĂ©galitĂ©s sociales croissantes, dictatures. Maryse CondĂ©, elle, Ă©prouve le besoin d’Ă©crire, lourde de ses expĂ©riences. Cette autobiographie passionnante, narrĂ©e avec vivacitĂ©, s’achĂšve alors que le bonheur semble enfin se profiler Ă l’horizon.
La vie sans fards
CONDĂ Maryse