Au départ, il s’agissait simplement pour une jeune universitaire de témoigner du génie de Robert Pendleton. Professeur de lettres à l’Université de Bannockburn, il venait de tenter de se suicider. Mais l’affaire se complique : la parution de l’un de ses romans, « Le cri », qu’elle avait découvert dans sa cave, va faire ressurgir dans la petite ville un passé douloureux, lié à la disparition de trois adolescentes. « Le Cri » était-il une quête de Dieu ou la confession d’un tueur d’enfant ?
Pistes multiples, jalousies, machinations, Collins brosse le portrait sans concession de flics et d’universitaires en échec personnel. Il restitue l’ambiance étouffante d’une ville reculée des États-Unis où les secrets d’adolescence collent à la peau d’adultes devenus suspects. Psychologique et policier, le roman souligne la médiocrité humaine et la compétition au sein d’une Université qui hésite entre conservatisme et idéalisme. L’histoire est dense, l’intrigue touffue. C’est un adroit mélange de considérations philosophiques et d’une enquête pragmatique qui, tel Les âmes perdues (NB mai 2004), garde jusqu’au bout son mystère.