En 1848, Emily est pensionnaire au Séminaire pour jeunes filles de Holyoke (Massachusetts), où elle fait la connaissance de personnalités qui marqueront sa vie. Petite rouquine qui se juge disgraciée, introvertie, elle développe un fort imaginaire et griffonne des poèmes sur des enveloppes. Dans sa famille austère où règne le père, elle assume, en fille dévouée, les tâches ménagères. Mais son tempérament chimérique la porte à s’amouracher de plusieurs hommes avec lesquels elle entretient de longues correspondances. Recluse à la suite d’une maladie oculaire, en recherche de l’âme soeur, elle vit pour l’écriture dans un monde peuplé d’oiseaux et de fleurs, indifférente à la guerre de Sécession. L’auteur choisit une forme autobiographique pour raconter la vie d’Emily Dickinson, célèbre poétesse américaine du XIXe siècle. En introduction Jerome Charyn (Sous l’oeil de Dieu, NB décembre 2012) confie son admiration pour son talent novateur, auquel il rend hommage. Il restitue avec véracité l’ambiance d’une microsociété puritaine. Par la virtuosité de son écriture il fait revivre la médiocrité d’une existence atypique sublimée par l’art et ravive la légende de « la dame en blanc ». Substituant sa voix à celle de son héroïne fantasque, souvent puérile, le romancier n’épargne aucun épisode, au détriment de l’oeuvre poétique.
La vie secrète d’Emily Dickinson
CHARYN Jerome