Cet Américain qui n’est autre que J.F. Kennedy est suivi, du jour de son investiture à celui de sa mort, par un obsédé sexuel. Plus précisément un romancier obsédé par la sexualité pathologique de celui qu’il appelle « le sujet ». Affligé depuis son enfance d’une insuffisance des glandes surrénales aux conséquences hormonales redoutables, gravement blessé au dos en 1943, le Président souffre chaque jour le martyre. Deux apaisements possibles : les traitements invraisemblables, prescrits par des médecins ignorants et zélés, et une activité sexuelle quotidienne avec des partenaires qu’il veut séduire et renouveler. Mais bientôt les relations se tendent avec Jackie, avec Marylin, avec Franck (Sinatra), avec ses ex-maîtresses, avec le FBI…
Un malaise naît de cette intrusion dans ce qu’un homme a de plus intime : sa souffrance, plus encore que ses aventures rapides et quasi thérapeutiques. L’auteur mêle sans complexe la réalité – se retranchant habilement derrière de longues citations des discours présidentiels quand il évoque l’histoire, de Cuba à Berlin – et la fiction la plus osée (la plus culottée ?) quand il tient la chandelle. Il répète inlassablement des scènes semblables et des épisodes identiques et n’hésite pas à pimenter son récit par des vulgarités choquantes.