Les conquĂȘtes technologiques ouvrent des perspectives inouĂŻes pour notre vieille humanitĂ©. Non sans danger : la libĂ©ration quâelle prĂ©tendent apporter cache des dominations rampantes. Les avancĂ©es scientifiques effacent les frontiĂšres qui diffĂ©renciaient lâhomme de lâanimal et de la machine. La logique du chiffre, le culte de la vitesse et de la performance, le brouillage entre espace et temps conduisent Ă un « transhumanisme » que le social et le droit ne concernent plus. Les traces dâune humanitĂ© non technique, la « subjectivitĂ© vivante », le corps avec ses humeurs, ses secrĂ©tions haĂŻssables sont Ă©vacuĂ©s. Et les religions actuelles participent Ă cette pudibonderie nouvelle. La rĂ©sistance sâorganise cependant, individus et associations dĂ©noncent et agissent.
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Jean-Claude Guillebaud, chrĂ©tien convaincu (Comment je suis redevenu chrĂ©tien, NB mai 2007), estime que lâĂ©glise catholique pourrait, Ă partir de lâincarnation du Christ, devenir lâavocate de la « vie vivante ». TrĂšs plein (des citations encadrĂ©es complĂštent un texte dĂ©jĂ dense), ce livre soulĂšve des questions primordiales en invitant Ă passer Ă lâaction . Il mĂ©rite dâĂȘtre lu et mĂ©ditĂ© lentement. Un index des centaines de noms citĂ©s, un lexique des sigles et expressions auraient facilitĂ© sa reprise.