L’Autrichien Anton Bruckner fut contemporain de Brahms ou Wagner dont il était un fervent admirateur. Orphelin très jeune, il fut confié aux moines de St Florian qui achevèrent son instruction et cultivèrent ses aptitudes musicales. Sa nomination au poste d’organiste à la cathédrale de Linz en 1856 lui valut une renommée internationale. Personnalité atypique, sujet à de nombreux T.O.C., bridé par « un corps ceinturé d’interdits », il n’a jamais connu les plaisirs de la chair. Honni par ses collègues autrichiens, adulé par ses élèves, il mourut solitaire, laissant neuf symphonies, la dernière inachevée. Vincent Borel (Fraternels, NB octobre 2016), romancier et critique musical, nous livre ici une biographie romancée de ce musicien romantique. Il met l’accent sur l’influence d’une discipline monacale très stricte qui le conduisit à se réfugier très tôt dans son amour de la musique et de son instrument, l’orgue où il excellait. Il nous le montre tourmenté par des frustrations sexuelles, controversé dans son pays, mais porté par ses succès à Londres et l’admiration de Wagner ; il insiste sur l’exigence créatrice avec laquelle il composa sa musique et ses symphonies. Dans ce récit bien construit, il analyse avec finesse la complexité d’un musicien qu’il rend attachant. (E.L. et M.M.)
La vigne écarlate
BOREL Vincent