Sarah, célibataire, la quarantaine, s’installe dans une somptueuse maison, folie de la Belle Époque, située sur les hauteurs d’Arcachon. Conçu par les frères Pereire pour recevoir les tuberculeux fortunés, le quartier forme « la Ville », entité à part entière. Sarah, séduite et apeurée, envoûtée par l’atmosphère étrange, veut connaître le passé de la villa et de la Ville. Elle rencontre un bibliophile, Bernard Maréchal, marqué par la disparition de sa femme et père d’une fille anorexique et agressive, un séduisant médecin russe et une ornithologue d’allure masculine. Les ombres de Gabriele d’Annunzio, qui passa quatre années aux alentours, de ses maîtresses, mais aussi de la défunte épouse de Maréchal, belle Slave ombrageuse et fantasque, flottent dans l’air. Après une brève aventure, Sarah repartira, mélancolique et sans regrets. L’intrigue, très sentimentale, est mince, seuls quelques épisodes, du passé comme du présent, sont évoqués. Décrits par petites touches, ils émergent de l’ombre tout en conservant une part de mystère. Méditation mélancolique et poétique sur un lieu, une époque, un fragment de vie, l’ouvrage bénéficie d’une jolie écriture.
La ville d’Hiver.
BONA Dominique