Lanzana fait chanter d’honorables sénateurs à l’aide de films, pris par Tonio, les montrant en galante compagnie avec les soeurs siamoises Magda et Lena. Sur le chantier du RCA Building, les ouvriers mal payés rechignent et parlent de faire grève, à l’instigation d’un Français nommé La Fayette. Mais celui-ci est victime d’un étrange accident. C’est ce jour-là que Sacha parvient à surmonter ses préventions pour rejoindre les soeurs. Il va même leur proposer de s’installer avec lui. Il ne pèse pas les conséquences de cette décision. Adoptant des tonalités sombres, le dessin, réaliste mais un peu caricatural, fort mais nuancé, donne une tonalité glauque à un scénario qui ne l’est pas moins, sans voiler la curieuse anatomie des filles Magdalena. Toujours un peu nuageuses, voire baignées par l’orage, les belles vues de New York à l’époque de la prohibition montrent avec précision la ville tentaculaire, siège de passions et de corruptions. À l’image de l’humanité, c’est un monstre que rien ne peut empêcher de grandir. (P.P. et Y.H.)
La ville monstre (Un homme de joie ; 2)
HAUTIÈRE Régis, FRANÇOIS David