Depuis 1993, près de quatre cents femmes, entre treize et vingt-deux ans en moyenne et de milieu pauvre, ont été découvertes violées, torturées et assassinées dans des terrains vagues proches des usines où elles travaillaient à Ciudad Juarez au Mexique. Cette ville frontalière est dangereuse, sous influence des caïds de la drogue, et la criminalité explose sur fond de guerre des polices et de corruption en tous genres. De plus la culture machiste et misogyne de ces pays explique mieux l’indifférence et la négligence de la police, qui réussit pourtant de temps en temps à emprisonner des coupables. Les pistes sont nombreuses : tueurs en série, trafics d’organes, traite des blanches, et quelques hommes courageux essaient de trouver la vérité, à leurs risques et périls. À cette date, plusieurs femmes meurent encore tous les jours à Ciudad Juarez.
L’enquête des deux journalistes est extrêmement fouillée, presque trop tant les détails sont répétitifs et horrifiants, mais elle a le mérite de ne rien cacher de cette ville pourrie et elle rend un émouvant hommage aux victimes en une longue litanie finale