À Barcelone, le héros qui pourrait être Javier Cercas lui-même, s’interroge sur les incertitudes de son talent de jeune écrivain. Nommé au département de littérature espagnole de l’Université d’Urbana dans l’Illinois, il se lie avec Rodney Falk à la réputation sulfureuse, ancien du Vietnam, qui disparaît subitement. Son père remet à son ami les lettres dans lesquelles il évoquait les atrocités au Vietnam. Rentré en Espagne, “Cercas” reprend une vie banale mais est grisé par le succès de son premier roman. Griserie qui l’entraîne dans un drame familial et une déchéance proche de celle de son ami américain. De retour aux États-Unis, il apprend le suicide de Rodney qui était incapable de supporter le mépris qu’il avait de lui-même et le refus des horreurs de la guerre par la société.
Javier Cercas confirme son talent d’écrivain (cf. À petites foulées, NB juin 2004), excellent dans le constat du sentiment de culpabilité des anciens combattants et dans les jeux de miroir de la fiction littéraire.