La vocation

Petite-fille d’émigrés arméniens, Sophie raconte l’odyssée de Méliné et Irant Drezian, ses grands-parents arrivés à Paris en 1924. Initiée à la mode occidentale grâce au magazine Vogue, Méliné lui a transmis l’amour du beau vêtement, du style et de l’allure. En 2013, Sophie devient directrice de la mode du journal Elle, pour lequel elle écrit depuis longtemps. Flattée et perplexe, elle se lance dans cette aventure a priori passionnante. C’est le récit en demi-teinte d’une expérience professionnelle inattendue, par une journaliste spirituelle, à l’humour piquant (L’envie, NB octobre 2011), convaincue d’avoir la vocation de transmettre l’amour de la haute couture et de l’élégance sophistiquée. En grande partie autobiographique, écrit avec légèreté en courts chapitres faisant la part belle aux dialogues, le roman fait une synthèse entre le passé et le présent d’une famille soudée et ambitieuse. L’auteur raille aimablement le milieu de la mode parisienne, sa fébrilité, ses angoisses, sa mégalomanie, sa paranoïa quand la situation financière devient périlleuse. Au-delà de l’éphémère, elle tente d’analyser le pouvoir fascinant de la création vestimentaire. Saynètes, flashes d’événements mondains, rencontres, projets non aboutis, mini-drames alternent avec la résurgence de la mémoire familiale. (M.Bi et C.Bl.)