La Voisine

OMOTOSO Yewande

Marion et Hortensia, deux octogénaires, l’une blanche, l’autre noire, vivent dans un quartier résidentiel du Cap. Voisines, elles sont forcées de se côtoyer mais elles se détestent et ne s’en cachent pas. Marion a eu une brillante carrière d’architecte et a conçu le n°10 de Katterijn avenue, elle rêvait d’y habiter mais elle a dû s’installer au n°12. Elle ne supporte pas que ce soit Hortensia qui y vive, une Noire de surcroît. Quant à Hortensia, designer de renom, elle n’aime personne. Les voisines sont contraintes de se voir malgré tout, notamment au cours de comités de quartier, où elles rivalisent de vexations. Le roman est, comme dirait Desproges, une « chronique de la haine ordinaire ». Pour les deux femmes blessées par la vie, c’est le temps du bilan et de l’aigreur. Au fil du livre le passé de chacune se dévoile en même temps que s’opère un rapprochement. Ce roman psychologique fort décrit habilement deux personnages intéressants dans leur complexité, implantés dans un pays marqué par l’Apartheid, où les plaies ne demandent qu’à s’ouvrir à nouveau. On s’amuse de la méchanceté de ces deux vipères du Cap qui montrent une vigueur tonique dans la haine… (F.E. et T.R.)