Ils sâappellent Ibra, Shabana ou Anwar, viennent du Sri Lanka, du Bangladesh ou dâAfrique ; leurs nuits ne sont que cauchemars et ils luttent pendant la journĂ©e contre des souvenirs traumatisants. Leurs corps brisĂ©s, malades, portent les marques de leurs souffrances. Marie-Caroline Saglio-Yatzimirsky, anthropologue et psychologue clinicienne, rapporte ce quâelle voit lors de ses consultations Ă lâhĂŽpital Avicenne de Bobigny. Elle est normalienne, diplĂŽmĂ©e dâHEC et agrĂ©gĂ©e de sciences sociales, professeur dâanthropologie Ă lâuniversitĂ©. Son but : mieux faire connaĂźtre les chemins psychiques que traversent ses patients pour sortir de la violence alors quâils sont dans une solitude abyssale. Leurs histoires sont uniques et pourtant se ressemblent toutes. Comment les aider ? Les problĂšmes sont politiques, juridiques, pas seulement mĂ©dicaux. Les valeurs occidentales des Droits de lâhomme, de fraternitĂ©, ne suffisent pas. Un essai un peu rĂ©pĂ©titif et fastidieux mais intelligent, une rĂ©flexion dĂ©taillĂ©e dâanthropologue empathique et cartĂ©sienne sur la nature de la « rencontre » avec ces migrants « trauma ».  (V.A. et C.R.P.)Â
La voix de ceux qui crient : rencontre avec des demandeurs d’asile
SAGLIO-YATZIMIRSKY Marie-Caroline