Daze, quinze ans, ne peut pas faire le deuil de sa mère : insistance à décrire le cancer qui l’a emportée trois ans auparavant, cauchemars nocturnes, sans compter cette voix qu’elle entend dans la maison ou à l’Université derrière la porte du laboratoire de son père, grand électronicien. Le jour où bravant l’interdiction, elle réussit à s’introduire, un choc terrible l’attend : la tête de sa mère est là, sur une table, bat des yeux et lui dit bonjour. L’adolescente comprend qu’il s’agit d’un androïde dont la tête est reliée à un complexe d’ordinateurs mais ne peut s’empêcher d’entretenir une véritable relation avec ce robot, allant même jusqu’à le dérober…
Les souffrances du père, la peur de l’oubli, surtout pour le petit frère de l’héroïne encore à la crèche, le poids des responsabilités qui pèsent sur l’aînée, la culpabilité, la perspective angoissante d’une nouvelle présence féminine : les problèmes liés à la disparition d’une mère sont évoqués avec pertinence. La relation à l’androïde, sensée apaiser la douleur, a cependant un aspect morbide qui peut servir de mise en garde contre les dérives scientifiques ; cet épisode aurait pu tout aussi bien faire sombrer père et fille dans une psychose.