La voix des vagues

COPLETON Jackie

Amaterasu demeure figée lorsqu’elle ouvre sa porte à un inconnu au visage dévasté qui se prétend son petit-fils et lui remet une lettre d’une amie japonaise. Veuve, elle vit recluse dans sa maison de Pennsylvanie où le couple s’est réfugié après que la bombe a anéanti Nagasaki et évaporé les corps de leur fille et de leur petit-fils. Cette missive la précipite au coeur de souvenirs qu’elle occultait et, agissant comme un révélateur, lui donne la force d’affronter le passé. Jusque-là ignorés, les journaux intimes de sa fille lui révèlent la passion qui la liait à son premier amant – un ami de son père.  Une harmonieuse construction fait de ce premier roman une oeuvre attachante et émouvante où se déploient avec subtilité les souvenirs, l’amour, les regrets, le chagrin ; tous sentiments exacerbés par la violence de l’insoutenable éclair de “Pikadon”, la bombe atomique. Parallèle à cette violence, la culpabilité d’une mère hantée par les raisons de la mort de sa fille qu’elle voulait protéger. Jackie Copleton esquisse le portrait abouti d’une vie et du Japon des années de guerre, et les exergues qui ouvrent les chapitres rappellent les coutumes d’une société traditionnelle. Beau récit d’une renaissance. (M.R. et F.L.)