Nouveau Monde : une terre colonisée par des hommes fuyant leur planète d’origine en proie au chaos. Mais des événements mystérieux sont venus troubler le cours de la vie à Prentissville, bourgade soumise à l’autorité de son maire, Mr. Prentiss, et de son prêcheur, Aaron. Porteuses du virus qui a tué le Silence des années auparavant, toutes les femmes sont mortes. Todd, le plus jeune garçon, aura treize ans dans un mois quand Ben et Cillian, qui l’ont élevé, l’obligent, au péril de leur vie, à fuir avec, pour tout bagage, un sac et un carnet écrit par sa mère. Dans sa cavale, Todd croise très vite Viola, une adolescente dont les parents, eux aussi colons, sont morts dans la chute de leur navette sur Nouveau Monde… Pourchassés par les cavaliers de Prentissville, ils entament une cavalcade haletante, semée de drames, vers une ville-refuge, Haven.
Premier choc : le langage bouscule les mots complexes ; le style, chaotique et haletant, et l’écriture fulgurante, souvent heurtée, construisent un jargon argotique inspiré de celui du centre des Etats-Unis. Il rend parfaitement compte du caractère un peu fruste du héros au début, et de l’omniprésence des mots qui s’entrecroisent simultanément dans tous les cerveaux. La structure sociale évoque les communautés autocratiques américaines, dans une atmosphère proche des romans de Steinbeck ou Faulkner, des paysages vierges de début du monde. Plusieurs fois primé en Grande-Bretagne, ce road movie laisse le lecteur pantois, aussi abasourdi et décontenancé que Todd par la chute de ce premier tome : qui est-il, et comment se sortira-t-il de ce nouveau traquenard? Bons lecteurs.