La zone d’inconfort

FRANZEN Jonathan

Il faut certainement porter une affection particulière à Jonathan Franzen pour apprécier ses tranches de vie autobiographiques narrées par le menu et dont, malgré quelques bons passages et quelques traits d’humour picorés çà et là, l’ensemble reste plutôt fastidieux. Cet autoportrait d’un enfant américain moyen, l’auteur, coincé entre un père très austère et une mère très à cheval sur les convenances, dépeint la construction d’un individu peu sociable, gauche, renfermé sur lui-même, tiraillé entre le respect de ce l’on attend de lui et le désir de laisser libre cours à sa nature espiègle. Que ce soit à travers son identification à Charlie Brown et son admiration pour Snoopy, son implication dans un groupe religieux en pleine recherche d’idéal ou sa découverte de la littérature, de la langue allemande et de la sexualité, ce récit témoigne d’une recherche vaine de l’intimité avec les autres. Une véritable déception après la découverte des Corrections (NB octobre 2002).