Professeur de philo, las de lâacadĂ©misme verbeux propre Ă lâenseignement de cette discipline, Lazare Vilain propose ses interventions itinĂ©rantes dans dâimprobables salles des fĂȘtes campagnardes. JugĂ© « suffisamment bouffon et assez cabot » il est engagĂ© pour une expĂ©rimentation pĂ©dagogique en milieu carcĂ©ral. Ouvrir cette discipline Ă des taulards rarement « bac plus six » est une gageure. Ses enseignements vivants font mouche. Nietzsche ou Socrate sây invitent familiĂšrement. Mais Lazare est confrontĂ© au âbiznessâ du pĂ©nitencier et Ă ses caĂŻds. Une intrigante descente en eaux troublesâŠ
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Alain Guyard, qui a donnĂ© des cours en prison, illustre et romance sa large expĂ©rience. « Je ne vulgarise pas la philo je la dĂ©mocratise » dit-il. Il conspue la culture pompeuse et adopte un style cru et canaille plein de gouaille, riche dâaphorismes. Tendresse et provocation imprĂšgnent cet argot potache et fleuri. Lâaspect thriller du livre est surprenant, mais on a surtout hĂąte de retrouver, avec les hĂ©ros dĂ©tenus, ces cours qui apprivoisent la philo, rĂ©veillent les intelligences en jachĂšre, rĂ©sonnent au coeur des cellules et laissent filtrer parfois une Ă©motion profonde.