Montréal, 2005. Janie, Cambodgienne adoptée à l’âge de onze ans par une famille canadienne, travaille au Centre de recherche sur le cerveau. Sa vie bascule lorsque disparaît mystérieusement le neurologue Hiroji Matsui. Cette figure tutélaire semblait protéger la jeune femme d’une dérive personnelle qui l’éloigne de son mari Navin et de Kiri, son petit garçon. Rescapée du régime de Pol Pot et des exactions des Khmers rouges, elle a fui son pays et tout perdu dans cette tragédie… jusqu’à son nom. Partant à la recherche d’Hiroji, elle doit affronter les fantômes d’un passé enfoui. L’enfer du génocide cambodgien sert de toile de fond au deuxième roman de Madeleine Thien (Une Recette toute simple, NB juillet 2004,). Les très nombreux flash-backs se rapportent non seulement à l’héroïne mais également à d’autres personnages dont elle partage l’expérience douloureuse du totalitarisme. L’écriture se calque sur l’errance psychologique de la narratrice, mélange de culpabilité, recherche identitaire, et nostalgie d’un cocon idéalisé de beauté et de douceur. De cette lecture, ressort l’espoir bouddhiste que chacun a droit à plusieurs vies.
Lâcher les chiens
THIEN Madeleine