Miriam, juive hongroise, a fuit le nazisme, quand elle était enfant. Installée à New York, elle y a fait sa vie avec un clarinettiste. Son existence suit son cours entre sa table à dessin (elle est dessinatrice de BD), ses copines et la musique. Le jour où son fils lui annonce son projet de vivre à Berlin et de prendre la nationalité hongroise, son passé douloureux et traumatique ressurgit. Si le monde a bien changé en cinquante ans, sa terreur et son rejet de tout ce qui est allemand la submergent ou la bloquent, que ce soit la musique de Wagner ou les cafards communs (nom savant : blatella germanica). Fera-t-elle la paix avec ses angoisses ?
Miriam Katin offre un roman graphique très autobiographique. Sa franchise, son humour délicieusement décalé et sa liberté de ton permettent d’entrer dans son intimité et de suivre derrière son épaule le douloureux cheminement qui va lui permettre de lâcher prise pour renaître. Une mise en page ordonnée et libre, servie par un dessin cocasse au crayon de couleur, projette un bonne dose d’optimisme sur ce drame intime.